"L’esprit Filliatreau", c’est bien sûr des valeurs familiales, impulsées par Paul qui a repris le domaine près de Saumur en 1967. C’est aussi la curiosité, une envie de sortir des sentiers battus et des convenances, une passion pour une appellation et des ambitions pour un terroir. Enfin, c’est un esprit d’équipe autour d’une aventure où la terre, le végétal et le respect de la nature servent la qualité d’un vin exigeant.
C’est en 1967 que Maurice Filliatreau cède ses 8 hectares d’exploitation de vin à Chaintres, à son fils Paul. Il a tout juste 24 ans. On est loin à l’époque du paysage de vignes qu’offre la région aujourd’hui. C’est l’après-guerre, il faut nourrir les hommes et les chevaux, la polyculture est reine.
La famille a tout fait pour dissuader Paul de reprendre l’activité, ce n’était pas un métier honorable, il fallait travailler dans l’industrie ou devenir kiné !
« A l’époque de mon installation, beaucoup faisaient du blanc et il n’y avait que 300 hectares de rouge pour l’appellation Saumur Champigny créée 10 ans avant. Moi, le cabernet franc me paraissait très intéressant. Ce n’est pas un cépage flatteur, faut y croire ! L’équilibre est difficile à trouver. C’est ce qui est compliqué, mais ça me plait. »
Ce terrien autodidacte retrousse ses manches, s’entoure de conseils et amis précieux, innove, rachète des terres progressivement … Il a une idée fixe ; ne faire que du rouge, et non plus du rosé comme son père.
A force de volonté et de conviction, il élabore des vins de plus en plus fins, ces rouges légers aux arômes de fruits rouges qui vont devenir la signature des Saumur Champigny, et en particulier du Domaine Filliatreau. Il entraîne avec lui toute l’appellation Saumur Champigny et participe à la création du collectif des producteurs.
Il parcourt la France pour en faire apprécier les saveurs, ambassadeur de l’appellation entière, et les Saumur Champigny se retrouvent ainsi en bonne place sur les cartes des brasseries parisiennes.
Paul fait partager sa passion à sa femme et ses enfants, il leur transmet son goût de l’innovation et des défis.
Signe du destin, il rencontre d’ailleurs Lena, son épouse venue de Suède, lors des vendanges. Elle revient vite vivre en France et le soutient dans l’exploitation. Il est également rejoint par sa maman « Mamie », puis par sa fille Christina.
« Mamie » reste pour beaucoup emblématique de cet esprit.
Pilier de la famille, fédératrice de ce petit monde, elle pris un plaisir fou à servir au chai à Chaintres jusqu’à ses derniers moments en 2011.
A toute heure, quand les clients sonnaient chez elle, elle arrêtait tout ce qu’elle était en train de faire pour les accueillir !
Paul a beaucoup appris des années de production où le volume était roi, de la mécanisation, des produits phyto, du désherbage chimique... Il a compris qu’il fallait vite changer de mode de culture et fait partie des pionniers du bio dans cette appellation. « Ce n’est qu’avec 50 ans de recul que l’on sait qu’il ne fallait pas le faire » regrette-t-il. « Aujourd’hui, j’estime avoir été trompé par le modernisme et surtout la chimie ».
Paul n’est pas resté sur ses regrets, ce n’est pas le genre de la maison ! Il amené, avec son équipe, un gros travail de changement de technique (passage en culture raisonnée d’abord, puis en biologique) et de mentalité, appuyé par des formations. Toute l’équipe s’est impliquée et a également choisi de mener une complexe transition vers la biodynamie. La cuvée Château Fouquet sera la première à être labellisée bio dès 1998 !
En savoir plus sur |
Mieux connaitre |
Domaine Filliatreau
Ouvert tous les jours
10h - 18h de avril à octobre |